Simon Horwitz a pris son temps avant de créer sa première affaire. A 30 ans passés, fort d’un (très) solide parcours de formation (Sylvestre Wahid à Baumanière pendant 3 ans, Pierre Gagnaire…), sa cuisine fait déjà preuve d’une réelle maturité. Là où trop de ses confrères ne sont finalement que de banals copistes, pondant péniblement une carte de plats slash où figurent immanquablement un ceviche et un baba au rhum, cet ancien de chez Bertrand Grébaut se hisse sans peine au-dessus de cette mêlée, parce que sa cuisine, moderne et c’est vrai un poil modeuse elle aussi, a surtout de l’esprit et du caractère. Son hareng fumé, poire de terre (une cousine du topinambour) aux algues, faisselle et radis est un modèle d’équilibre, entre acidité et gourmandise, son merlu de ligne légèrement fumé, butternut fumé, salsifis et romanesco est un grand plat et les desserts, dont une originale et imparable orange et patate douce, banane et caramel demi-sel, confirment qu’on tient là l’une des plus belles tables parisiennes de cet hiver. La cave joue sur le registre des vins naturels, le service est, sans surprise, à la fois cool et souriant et la déco est parfaitement dans le thème, cuisine ouverte avec sa broche bien visible où dorent les volailles, une grande « table d’hôtes » au centre, le bois brut, les luminaires contemporains et les chaises Miniforms… Simon Horwitz est "Jeune talent" du Guide Gault&Millau 2017.
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