Ici, le coude à coude est de rigueur. On s’étale sur son voisin et vice-versa. Mais si vous aimez le bon vin, le beau fromage et les pâtes parfaitement cuisinées, alors cette minuscule cantine de quartier est faite pour vous. Il faut trouver sa place, bien sûr, autour des quelques tables métalliques qui occupent cette salle recouverte de briques et d’étagères pleines de victuailles. Mais une fois chose faite, vous oublierez sans doute cette proximité ambiante, puisque la nourriture, elle, a tout d’une grande (ce qui est réellement impressionnant quand on aperçoit le peu d’espace dont dispose la cuisine). On salue donc le talent de la chef Flavia Frederici et de son partenaire Gianluca Tamorri, deux Italiens qui travaillent avec des producteurs essentiellement toscans. Le menu ne s’étale pas. Une poignée d’entrées : de la charcuterie, du fromage, des salades avec de la charcuterie et du fromage. La simple évocation de leurs doux noms nous envoie directement au bord de la Méditerranée : capocollo, mortadelle de Prato, finocchiona, mozzarella di Bufala… Les produits sont superbes et chaque saveur se distingue avec puissance. A l’image de cette généreuse assiette de pecorino d’Ombrie, ferme et goûteux, dont les différents morceaux offrent de belles nuances plus ou moins épicées, crémeuses ou fumées. Pour les plats principaux, là encore peu de choix, il faudra se décider entre les lasagnes du jour, le plat du jour, la soupe du jour... Et c’est tout. Nos estomacs, pas compliqués, se ruent sans se poser plus de question sur les lasagnes au pesto et les raviolis aux langoustines. Et ils ont bien raison. Les deux plats sont tout simplement excellents, mariant garnitures pleines de goûts et pâtes maison de très belle facture. Et pour la fin ? Une panna cotta à partager et deux bons cafés, histoire de clôturer, avec panache, ce repas soigné et plus que réussi.
Polecany