Le cadre est simple mais élégant, la lumière tamisée et la bande-son tournée vers les traditions. Bienvenue au Waly Fay. L’accueil chaleureux et l’ambiance qui se dégage des lieux semblent s’accorder aux origines de la maîtresse de maison : le Sénégal, pays de la « teranga » (hospitalité). On y rencontre une palette de plats d’Afrique de l’Ouest et des Antilles. Les connaisseurs retrouveront donc les grands classiques de ces cuisines : accra, boudin, mafé, thiep, yassa, n'dole, etc. Tandis que les néophytes, eux, voyageront tout au long de la carte, flânant avec joie entre ces mets aux noms d’ailleurs (ou en se laissant guider par les conseils des serveurs). Ainsi, après plusieurs allers-retours sur le menu, ce sont finalement les pastelles de poisson et l’aloco qui nous serviront de bivouac (moins de 10 euros chaque). La première entrée, de bons beignets de poisson agrémentés de sauce à la tomate arrosée de citron, fait son travail. Un peu effacé, certes, par le plat d’aloco, une spécialité ivoirienne qui s’avère être une véritable révélation. Ces tranches de bananes plantins fries sont juste exquises. Servies en copieuse quantité, elles escorteront le repas du début à la fin. Petit interlude viticole. On ne va pas se mentir, le vin n’est pas la plus grande spécialité du continent africain. Conscient de ce fait notoire, le Waly Fay a eu la riche idée de s’associer à des vignerons (qui partagent son amour du travail bien fait) pour construire la carte des vins. C’est donc un Bugey Tradition (19 €), chardonnay de fort belle facture, qui se chargera d’arroser la soirée. Pour la suite du programme, les choix ont été difficiles à faire, mais se sont révélés gagnants. Une dorade royale grillée au feu de bois tout simplement sublime, avec son riz blanc un peu tristounet, rendu plus sympathique grâce à quelques piments, une sauce à la tomate et une autre au persil. A côté d’elle un Dash of Soul, poulet à la noix de pécan accompagné de coleslaw et d'excellentes frites de patates douces, renversant. Les desserts, pourtant tentants, ne trouveront pas clients. Mais il faut dire qu’après une addition correcte pour deux (65 euros), on quitte le lieu, des rêves de voyages plein la tête et surtout, le ventre bien plein. Un sourire aux lèvres, accompagné d’un léger goût de piment, forcément.
Polecany