BUZKASHI

(Kuchnia ZATOKI ARABSKIEJ)
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Voilà qui devrait réjouir les gourmets du Nord de Paris : les abords de la place de Clichy deviennent enfin fréquentables à leurs papilles. Plutôt cantonnées vers Abbesses (côté 18e) ou les Batignolles (versant 17e), les tables de (bon) goût investissent enfin le quartier. Buzkashi est l’une de ces adresses devant lesquelles on passe un peu par hasard, et qui retiennent l’attention. « Restaurant afghan », annonce la devanture. Ce qui ne manque pas de piquer la curiosité, vu qu’on a plutôt l’habitude d’entendre parler de ce pays au JT – et rarement pour de bonnes nouvelles – que de découvrir sa culture culinaire. Et comme souvent, la curiosité a cette fois encore eu du bon. Ici l’accueil est souriant et détendu, le service efficace et attentif, même si les deux grandes tablées présentes ce soir-là auraient pu accaparer l’attention. Il faut dire que la déco (comme la cuisine) se prête autant à un dîner intime qu’à un repas partagé entre amis ; sur des coussins au sol ou plus traditionnellement (de ce côté de la Caspienne) attablés, on salive déjà devant un menu simple mais alléchant, proposant trois formules (de 14 à 25 euros) et des plats à la carte (de 5 à 13,50 euros). Alors quand les généreuses assiettes débordant de couleurs et d’odeurs se taillent une place sur la table, la conversation s’arrête subitement. Et tout aussi subitement, les enzymes s’affolent. Raviolis farcis à la viande de bœuf (mantoo) ou aux poireaux (aushak), épinards farcis à la Perse servis avec une brochette de bœuf ou de poulet (sabzi chalaw), ou encore riz basmati épicé accompagnant veau, carottes, raisins secs et amandes (kabuli) : autant de saveurs parfaitement maîtrisées, de la cuisson des viandes (tendres et goûtues) à celle du riz, de l’alchimie des ingrédients jusqu’à la présentation de l’assiette, et rappelant fortement la cuisine indienne (nan au fromage, cardamone, tchai, coriandre, poulet masala). Attention cependant à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, ce qui en plus de vous faire une drôle de tête peut vous conduire à une sortie de table un peu lourde, au vu des quantités. On vous conseille de laisser tomber les desserts, à moins que vous soyez un inconditionnel de pâtisseries orientales – qui ne présentent ici pas de grande originalité. Et n’hésitez pas à accompagner votre repas d’un dohr (boisson de yaourt fermenté au concombre, au citron et à la menthe) qui devrait vous aider à digérer, et rappeler aux initiés les joies du ayran turc. A l’image de sa géographie, la cuisine afghane parvient à faire le pont entre l’Asie et le Moyen-Orient. A Buzkashi en tout cas, la rencontre est réussie.